"Âllo Maman ?" (Fiche de Stern )

Stern venait de sortir, sans que David ne comprenne ni ne sache pour quoi faire. Cela faisait près de 3 ans qu'ils travaillaient ensemble et qu'il disparaisse comme ça, c'était normal, David y était habitué. Bah ! Quelle importance ? Car pendant ce laps de temps où il était seul, il était maître de ces lieux, de ce bureau où deux tables en bois faisaient office de bureau, où une arrière salle servait de cuisine et où était affichée ici et là quelques avis de recherche ou bien quelques affaires sur les murs. Il y avait également quelques autres pièces, mais personne à part les deux compères n'avaient le droit d'y aller. Et l'un des deux compères n'était pas là, justement. Pas de grand pour le rabrouer sans arrêt et ne pas le laisser s'amuser. Quel bonheur !

Cependant, David s'aperçut bien vite que la solitude... Il ne l'appréciait pas plus que ça. Au fond, le grand dadais colérique lui manquait. Que faire, que faire. Ses yeux commencèrent à scruter le bureau, quand son regard tomba sur le combiné du téléphone. Ouiii ! Ce radin de Stern ne le laisserait jamais téléphoner en temps normal, alors, pourquoi pas maintenant ? C'est ça ! Il allait téléphoner ! Mais au moment de décrocher le combiné, David s'aperçut qu'il n'avait nul amis à appeler. Stern fut, est et restera sans doute l'un de ses rares compagnons de route. Un véritable ami.

Il passa en revue alors toutes les personnes de sa famille qui ne l'avaient pas encore rejeté, qui voudraient bien lui parler amicalement. Car quitte à téléphoner, autant que ce soit agréable. Ah ! Il fallait aussi que la personne ait un téléphone. Ça en supprimait des gens ça.

Finalement, une seule personne lui vint en esprit. Mais cela ne fit que d'avantage hésiter David. Lui téléphoner, à elle. Ça serait encore un long appel ennuyeux et fastidieux. Mais il fallait quand même qu'il lui donne des nouvelles, non ? Il s'encouragea intérieurement et décrocha le combiné. L'hôtesse qui le reçut avait une bien charmante voix, et très poliment, elle fit passer l'appel vers l'hôpital où la personne à appeler résidait. Il attendit quelques secondes, quand enfin, il entendit sa voix.

" Allô Maman ? C'est David ! Ton fils !
Non, pas Dany, David ! Dany est mort, il y a 7 ans maintenant. David, David !
Oui, maman, je suis certain que tu as un fils.
Oui, c'est certain je te dis."

David soupira. Il savait pourtant que les choses allaient se faire ainsi, alors pourquoi diable avait-il insisté ? Hé bien... Cala faisait longtemps qu'il ne lui avait pas donné de nouvelle. Il fallait bien le faire.

" Ça y est ? Tu te souviens de moi ?
Non, maman ! Je ne te prends pas pour une attardée qui oublierait qu'elle a un fils.
Oui, tu en as même eu deux. C'est bien, tu t'en rappelles.
Non, je n'ai pas de nouvelle de lui."

Tiens ? Elle avait oublié ce passage là. Tant mieux. Ça lui avait causé tant de chagrin à cette époque... L'attente, encore et encore... Aujourd'hui encore, l'attente n'avait pas disparue, mais à présent, seul David semblait la porter, sa mère avait oublié. C'était aussi bien comme ça.

" Moi ? Oh, je me porte bien.
Oh je t'en pris ! Ne m'appelle plus avec ce sobriquet ridicule !
Quoi ? Heuu... Oui, mes affaires marchent bien."

Jamais sa mère n'a su exactement de quelles affaires David parlait. À chaque appel, elle ne se souvenait plus, et il lui donnait toujours une nouvelle profession, ne se souvenant lui non plus jamais de la précédente. Inutile de s'attarder sur ces détails qui avaient si peu d'importance.

" Une compagne ? "

David se sentit rougir.

" Ah, non ! J'en ai pas ! Par contre, j'ai un ami à présent. Un très bon ami qui me tient compagnie. Et crois-moi qu'avec un lascar pareil, j'ai pas besoin d'avoir tous les soucis qu'apporterait une compagne !
Je ne t'en ai pas parlé ? Vraiment ?"

David se demanda un instant s'il avait effectivement parlé de Stern ou non à sa mère... Peut-être que non... Peut-être même qu’il n’avait pas téléphoné depuis. Ah ! Pas étonnant qu'elle l'ait oublié ! Remarque, il aurait fallut qu'il téléphone tous les jours pour avoir une chance qu'elle se souvienne. Aucune importance. Stern ne l'aurait pas permis.

" Oui, un ami...
Comment ça tu espères qu'il est plus responsable que moi ? Mais je suis responsable !
Oui bon, sauf cette fois là.
Ou celle là, en effet.
Oui, celle là aussi.
Oui, bon, ça ira maintenant !"

David serrait les dents. Ah ! Cette vielle bique ! Elle oubliait bien quand ça l'arrangeait. Et elle se souvenait toujours de ce qu'elle devrait oublier aussi. Ça y est c'était fait, David regrettait d'avoir téléphoné. Mais aussitôt, elle demanda des précisions sur cet ami. Poliment, David se mit à répondre aux questions.

Nom : Son nom ? Non, j'ignore toujours son nom. Il semble prendre très à cœur d'effacer tout souvenir de qui il était avant de me rejoindre. Ou plutôt que je le trouve et l'amène avec moi. Non, je ne l'ai pas traîné de force ! Enfin... Peut-être que si, en y réfléchissant. Quoi qu'il en soit, je ne pense pas que j'arriverais à l'obtenir un jour... Sauf si je suis mourant et que c'est ma dernière volonté... Encore qu'il serait parfaitement capable de m'envoyer balader !

Prénom : Je pense que c'est Stern. C'est comme ça qu'il s'est présenté à moi. Je ne sais pas s'il serrait assez tordu pour me donner un faux prénom. Quoi que... pourquoi pas ? Il me semble qu'il ne veuille plus parler à sa famille où à qui que ce soit. Il est possible qu'il ait changé de prénom. C'est facile de mentir après tout. J'ai l'impression qu'il renie toute son ancienne personne. Morte en même temps qu'elle ? Peut-être...
Non, je parle pour Moi, m'man...

Surnom : Comment ça un surnom ? T'as de ces questions ! Ma foi... Je ne lui en ai jamais donné. Stern, c'est court, ça se prononce rapidement. Alors, pas de diminutif. Et il n’a pas une tête à autre nom. Donc, pour le moment, c'est Stern. Mais qui sait ? Avec les connaissances qu'on se fera, peut-être qu'un jour... Quoi que je me demande sincèrement s'il accepterait un surnom...

Age : Ça ! Je le sais ! Il a approximativement 32 ans. Il me l'a dit, à notre rencontre son age ! Et vu les années qu’on a passé ensemble... Ou c’était peut-être la fois où il avait trop bu…
Non maman, ce n'est pas un poivrot comme j'ai l'habitude de me dégoter ! Et je te fais remarquer que ce n'est arrivé qu'une fois ! Alors de là à parler d'habitude !

Jour de naissance : Là, par contre... C'est pour ça que je t'ai dit approximativement, en fait. Je compte à partir du moment où il me l'a dit. Mais son jour de naissance... C'est ce qui me rend triste, un peu... Ça fait un bout de temps qu’on travail ensemble, mais pourtant, je ne peux toujours pas lui dire « joyeux anniversaire, vielle branche !" Car je ne sais pas quand c'est. Je te l'ai dit ! Il met tout en oeuvre pour qu'il ne reste plus de trace de lui d'avant notre rencontre.
Si maman, je te l'ai dit.
Si ! Ça fait trois fois maintenant.
Non, je ne me fous pas de toi !
Bon, passons, veux-tu ?

Sexe : Non, maman, ce n'est pas une compagne, j'en suis sûr !
Comment ça, comment je peux en être si sûr ? Mais c'est bon ! Ça se voit quand même ! C'est un homme, je te dis ! Et non, il n'y a aucun doute !

Race : Ah ! Ça ne m’étonne pas cette question venant de toi ! Ça me fait penser à la dernière affaire qu'on a eu. Non, rien de grave. Mais quoi qu'il en soit, c'est un humain. Comme toi, comme moi.

Clan : Mais qu'est-ce que tu me demandes ? Un clan ? Qui t'a mis ça dans la tête, hein ? Nenni, on est indépendant. On n'a jamais vraiment cherché à faire quoi que ce soit. Stern dit qu'on est comme des méduses qui se laisseraient porter par la vague. Si un changement se fait, on le suivra. Je suis d'accord avec lui, et techniquement parlant, on a déjà suffisamment à faire sans se créer d'autres ennuis avec d'autres clans.

Profession : Qu'est-ce qu'on fait ensemble, hein ? Aaaah..."

David eu un petit hoquet et se sentit mal. Devait-il, encore une fois, inventer un mensonge ? Ou bien dire la parfaite vérité en sachant qu'elle aurait tout oublié demain ? Bah ! Autant dire la vérité, pour cette fois.

" On est en quelque sorte, des hommes à tout faire. Pour faire, pour faire... Bin, chasser des primes, enquêter sur quelque chose, escorter quelqu'un... Ce genre de truc qui requiert de savoir se défendre.
Non, on ne nous a jamais encore appelé pour faire le ménage chez une veille dame ! On n’est pas ce genre d’homme à tout faire là. Enfin, du moins, pas n'importe quel type de ménage. C'est compliqué en fait. Mais c'est toujours amusant ! Généralement, on ne sait jamais sur quoi on va tomber, donc, les journées en sont très excitantes ! Tu n'imagines pas le bien fout que ça fait de se demander ce qu'on va faire aujourd'hui, pas juste trier de la paperasse sans interruption... Bon, on a aussi quelques problèmes des fois... Par exemple, il nous est arrivé des jours où il y avait trop de travail, et d'autres où on a jeûné par manque de moyen. Faudrait également que je mette Stern sur le coup d'avoir une secrétaire pour gérer l'argent...
Comment on se débrouille avec les oppositions ? Aaaah ça ! Ça dépend, soit on prend le plus offrant, soit on fait marcher notre conscience. Ou alors les règles qu'on s'est établis.
Par exemple ? Huuum... Ne pas accepter d'offre de meurtre sans qu'il y ait une bonne raison ou alors ne pas s’impliquer dans une guerre de clan. On évite aussi tout ce qui touche plus ou moins au surnaturel.

Lieu de vie : J'étais sûr que tu aurais oublié ! Bon, la dernière fois que je t'en avais parlé, j'étais en Schwelfelsländer Est, ça te revient ? On n’a pas bougé depuis. Enfin, techniquement parlant, notre bureau est ici. Mais après, on voyage selon les offres. Et si ! Le bouche à oreilles nous a déjà emmené en Schwelfesländer Ouest ! Carrément, ouais ! À l'autre bout du pays ! Donc, on voyage, au grès des offres. Mais on est bien établi dans l'est.

Physique : A quoi il ressemble, hein ? Alors... Par où commencer... Il est grand. Très grand. Pas loin du mètre quatre-vingt, quatre-vingt dix ! Il lui arrive de se cogner la tête, parfois, dans les portes pas adaptées. Au moins, ça le réveil. Sinon... Je dirais bien batti. J'aimerais pas me prendre une tarte de sa part, ça doit faire horriblement mal. Encore que j'ai beau le provoquer, il s'énerve, mais ne me frappe jamais avec beaucoup de sérieux. J'ai du bol sur ce point là. Mais ce qui est étonnant, ce que malgré sa grande taille, il est très souple et agile. Il est sportif également, d'où le fait qu'il soit bien batti.
Quoi ? Non ! Je m'intéresse aux femmes !
Mais ! Tu me demandes de le décrire ! Alors évidemment que je décris son corps !
Et puis je ne vois pas en quoi ça te regarde ça ! Bon, je vais continuer quand même. Son visage est assez allongé, anguleux, mais pas grotesque. L'ensemble va bien au bonhomme. Il a un nez long, une bouche... Moyenne. Des yeux moyens, ovale et noir. C'est cheveux sont bruns, tout simplement. Comme je te dis, c'est un ensemble harmonieux qui pourrait plaire aux femmes. Surtout ces petites rides d'expression qu'il a aux coins des yeux. Le souci, c’est qu’il ne prend pas grand soin de lui. Ces cheveux sont pour la plupart du temps, comme à son réveil, et il a souvent une barbe de trois jour.
Si, il est propre. C'est juste que l'image qu'il donne aux autres l'importe peu. C'est tout. Après, niveau habit... Généralement, il porte un pantalon marron, une chemise écru et un long manteau de cuir marron, terne, et un poil crasseux. Bon, je peux le dire ici aussi, vu qu'il en an toujours une : il fume comme un pompier donc il est souvent avec une cigarette à la bouche.

Caractère : Comment, il est, hein ? Ah ! C'est toute une histoire ! Le premier trait de caractère que je lui donnerais c'est... C'est qu'il a un sale caractère ! Il s'énerve pour peu, rentrant dans des petites colères. Bon, il n'entre que très rarement dans des fureurs noires, c’est déjà ça. Je m'amuse beaucoup à le provoquer. Une chance : il répond facilement à la provocation ! Mais je m'en tire bien, il reste toujours plutôt cool avec moi. Il est responsable également. Ça te rassure ? Il est plutôt réfléchit voir intelligent. Il ne fonce pas tête baissée dans un piège. Sauf s'il y a provocation ou bien qu'il ne soit déjà en colère. Moi qui suis toujours excité dans toutes circonstances, il s'occupe souvent de me refroidir mes ardeurs. Il est têtu également, à une grande volonté en lui, et ne se laisse pas abattre. Il semble également avoir peur de très peu de truc. Même mourir ne semble lui faire ni chaud ni froid. Et des fois..."

Ça me fait peur... aurait-il voulu continuer. Mais les mots se serraient dans sa gorge sans pour autant sortir. Si un jour il tombait dans un stupide piège sans issue ? Sourirait-il simplement ? Fermerait-il les yeux ? Stern n'avait jamais abandonné l'envie de vivre, mais il semblait accorder peu d'importance à ce qu'il pourrait bien lui arriver. La voix de sa mère ramena David à la réalité. Il n'y avait pas de soucis à se faire, il rentrerait, c'est tout.

" Heu, oui, je disais donc... Heu... Il est également, la plupart du temps, assez inexpressif. Son visage n'affiche rien, ni mélancolie, ni joie. C'est neutre, parfaitement neutre, ce qui rend ses petites rides au coin des yeux si étrange. Par contre, autant il se met en colère facilement, autant il ne devient que rarement triste, ou bien joyeux. Il ne me semble pas très rêveur, bien encré dans la réalité. Et sa voie reste souvent assez neutre également. Ah ! Il a aussi des lunettes ! J'avais oublié de te le dire ! Mais il déteste les mettre. Ce sont des lunettes pour voir de près. Par contre, il a une excellente vision de loin. Il adore également dormir. Je dirais presque que c'est un paresseux. Quand il n'est pas tout à fait réveillé, c'est quelque chose à voir !
Non maman, moi je me réveille très bien !
Mais ça, c'était quand j'étais petit voyons !
Ouais, ouais, je continue. Il est souvent grognon au réveil si tu veux savoir. Et il est assez radin également... Pas très bon en mathématiques... Et il a un sérieux problème avec les femmes ! Moi, je suis arachnophobe, lui, je le dirais femmophobe... C'est spécial. Sinon, il n'est pas très aimable avec les gens et n'hésitera pas à dire la vérité, quitte à ce que ça blesse. C'est vraiment pas un bon menteur. C'est pour ces raisons que la plupart du temps c’est moi qui m’occupe des relations avec le genre humain. Et encore plus avec la gente féminine. Et ce n’est pas pour me déplaire... Enfin ! C'est une longue histoire tout ça... C'est difficile de savoir ce qu'il pense. Je dois en oublier, tu sais ! C'est dur de parler de quelqu'un comme ça !

Don : Bah, difficile à dire en fait... Il sait bien tirer avec une arme à feu... Je l'ai très peu vu rater sa cible, même ivre. Il est plutôt souple et agile, malgré sa grande taille défavorisante. Il a un très bon sens de l'orientation, la fois où l’on a été dans les marais, il a réussi, par on ne sait quel miracle, à nous mener à bon port sans ennuis. Il a également un regard noir à en faire frémir n'importe qui. Vu que ses yeux sont noirs, ça aide. Je te jure qu'il peut vraiment être effrayant quand il veut !
Oui, ça marche très bien sur moi!
Ha ha ! Par contre, il a ce qu'on pourrait appeler des anti-dons... Il cuisine affreusement mal, ne tient pas l'alcool, se réveille très mal... Il est aussi quelque peu bordélique et la plupart du temps il est un brin je-m'en-foutiste...
Nan, là, c'est carrément des dons... dans un certain sens !

Pouvoir spécial : Nan, rien de farfelu de ce coté là. Ou alors, je ne suis pas au courant. Mais au bout de 3 ans de collaboration, je pense que j'aurais remarqué quelque chose. Mais ce n’est pas le cas. Sauf si tu considère son regard noir comme un pouvoir...

Relations : Ah ! De ce coté là... C'est pas que je veux être présomptueux, mais je dirais qu'il y a moi, et c'est tout. Après notre rencontre, il a coupé tout lien avec sa famille. C'en est triste quelque part. Mais il s'est tissé entre nous, une solide amitié. Je n'en suis pas peu fier ! C'est quelqu'un que j'estime énormément. Par contre... Je me demande si lui ne regrette pas, parfois, de s'être attaché à moi... Car je sais qu'il m'apprécie également. Je l'ai vu se démener comme tous les diables pour me sortir d'un sale pétrin. Je me suis demandé pourquoi, mais je crois, au fond... Qu'il a besoin de moi."

David soupira. Il avait l'impression d'être vantard en disant cela. Mais c'était la vérité. Une fois bien éméché, Stern l'avait dit lui-même. " Tu sais... T'es le lien qui me fait rester les pieds sur terre, qu’en j’y pense... je perdrais pied si tu... » David s’était sentit alors mal à l’aise, mais très honoré. Heureusement, le lendemain, Stern avait tout oublié en se payant une superbe gueule de bois, mais David, lui, garderait ça à jamais pour lui, sachant que quoi qu'il arrive, il resterait dans la mémoire de quelqu'un comme important. Cette pensée le fit sourire.

Histoire : Tu te demandes pourquoi je dis ça, hein ? Ce qu'il fait que je suis important ? C'est très simple... Je vais te raconter comment on s'est rencontré, comme ça, ça sera plus simple. Et ne m'interromps pas, compris ?

C'était il y a 3 ans déjà. J'avais réussi à mettre un peu d'argent de coté, et, heureux de ce fait, j'allais tranquillement à la banque poser cet argent... Et rembourser une partie des dettes que j'avais. En entrant, je remarquai un homme de grande taille. Il avait également une jolie poupée au bras, tous deux se regardait tendrement, tous deux s’aimaient, ça se voyait comme le nez sur la figure. Mais ils étaient mignons tous les deux... Lui le colosse, et elle, la ravissante compagne, petite, rousse, svelte.

La banque se présentait avec 3 guichets où s'agglutinaient les clients d'un coté, et ou 3 jeunes femmes mettaient tout en oeuvre pour les satisfaire. Il y avait une porte battante en bois, quelques fenêtres qui laissaient amplement entrer la lumière et des bancs en bois pour attendre.

Je ne sais pas pourquoi ces deux là étaient à la banque, et franchement, ce n'est pas important. J'attendais qu'enfin un guichet se libère quand soudain la porte derrière moi s'ouvrit à la volée et que quatre gangsters entrèrent dans le bâtiment en criant la tristement célèbre phrase :

" Tous à terre ! Toi poupée, amène les caisses immédiatement !"

Tous s'étalèrent par terre. Je vis le grand serrer la main de la jeune fille, un sourire rassurant au visage. La pauvrette semblait terrorisée, mais le sourire bienveillant de son aimé la rassurait. Moi, je m'étais couché, comme tout le monde. Jouer au héros aurait été dangereux pour tout le monde, d'autant plus que j'avais oublié mes armes à feux chez moi.

J'observais la situation d'un oeil discret, en restant calme et posé. Par chance, j'étais dans un coin de la salle, et les ravisseurs s’intéressent plus aux premières personnes qui sont à leur portées. Et c'est bien ce qui m'inquiétait également. Car les deux qui étaient le plus à leurs portées, c’était le couple. Il fallait à présent espérer qu'il ne se passe rien qui stresse nos preneurs d'otage. La femme au guichet, d'une main tremblante, rassemblait tout l'argent qu'elle avait et le mettait rapidement dans le sac. Ouii, c'est ça, plus vite ! Je n'avais que cette pensée à la tête. Que cela se finisse, vite !

Il n'y avait plus qu'à espérer que personne n'interviennent. Malheureusement, ça n'a pas été le cas. Un de nos ravisseur s'est risqué à mettre le nez dehors, voir où en était la situation. Mais aussitôt qu'il le fit, j'entendis une détonation, puis je le vis s'allonger au sol, une balle entre les deux yeux. J'ai aussitôt serré les dents, pensant que Merde, c'était pas le truc à faire. Car comme je le pensais, nos ravisseurs commençaient à avoir un facteur panique à gérer.

L'un d'eux beugla qu'il ne fallait pas faire les cons, qu'ils avaient des otages. Je fermais les yeux, sachant parfaitement ce qu'ils allaient faire : prendre un otage et s'il le fallait, l'abattre pour montrer qu'ils étaient sérieux. Moi, je pensais que le tireur était un abruti fini. On attend que les ravisseurs sortent, puis on les cueille, c’est un classique pourtant !

" Non, prenez-moi à sa place, s'il vous plaît !"

J'ai relevé la tête. Le grand était là, debout, tandis que que la demoiselle l'accompagnant était entre les bras d'un ravisseur qui la braquait de son arme. La jeune fille avait peur, ça se voyait, on pouvait lire dans ses yeux qu'elle demandait au grand de se recoucher, mais il n'en faisait rien : il était debout. Un autre ravisseur venait et lui donnait un grand coup de crosse en pleine tête. Mais il était résistant notre bonhomme. Il releva la tête en sang, foudroya son cogneur du regard et par une prise quasi miraculeuse, il s'était saisi de l'arme et braquait le désarmé tombé à genoux.

C'était bien joué, mais au vu des tremblements qui parcouraient son bras, il était évident que c’était la première fois qu’il braquait quelqu’un d’une arme à feu. Ça allait jouer en sa défaveur, j'en avais bien peur.

" Relâchez là, maintenant ! Et il n'arrivera rien de fâcheux..."

Sa demoiselle le regardait, les larmes aux yeux. L'homme qui la tenait, qui semblait être le chef, sourit.

" Vas y... Tue-le.
- G... Grand frère !
- Allez ! Qu'attends-tu ? Que je lui mette une balle dans le crâne ?"

Le chef braqua son arme contre le crâne de la belle, qui fermait les yeux. Le grand était visiblement paniqué. Il n'avait jamais tué. À présent, je sais que jadis, il était étudiant pour devenir médecin. Alors je peux aisément comprendre que, pour quelqu'un qui tente jour et nuit de sauver des vies, tuer est une expérience douloureuse. Il hésitait, ça se voyait, et à chaque provocation, sa main devenait plus tremblante, plus hésitante.

" Vas-y ! Tires tires ! TIRES !!"

Il lâcha l'arme, l'air perdu. Le chef eu une expression satisfaite, ses acolytes le regardaient l'air méfiant. Il venait de jouer la vie de son propre frère sur un gros coup de chance. Le grand resta debout, paralysé, les yeux grand ouverts totalement tétanisé. Puis il tomba lourdement à genoux.

" C'est bien ce que je pensais... Regarde !"

Le chef lâcha la jeune femme qui se dirigea, totalement déséquilibré, vers son compagnon qui tournait doucement sa tête, les yeux remplient de larme. Le chef souriait et dit simplement, levant son arme vers la jeune femme :

" Comme c'est pourtant facile !"

Et il tira. La balle traversa la jeune femme, brisant la jolie broche qu'elle arborait à la poitrine, et finit sa course dans l'épaule gauche de son aimé. La demoiselle trébucha, et tomba dans les bras de son amant. Elle était touchée au poumon, il n’y avait plus rien à faire. Je les ai vu se regarder une dernière fois, lui appuyant sur la blessure pour empêcher le sang de s'échapper, elle lui caressant le visage tendrement s'échangeant quelque mot que je n'ai pu entendre, puis sa petite main est tombée doucement sur le sol. Je ne me souviens plus s'il y avait un bruit, la scène me semblait figée dans un silence pesant. Ces yeux étaient encore ouvert, ce fut le grand, la main tremblante de chagrin, qui les lui referma doucement. Il la serra dans ses bras douloureusement, pleurant silencieusement en serrant les dents.

Je ne me rendais plus compte de ce qu'il se passait, mais un moment, je l'ai vu chercher quelque chose part terre, je ne savais pas quoi. Sans doute la broche. Ces yeux croisèrent les miens : il était au bord du gouffre, prêt à tout abandonner. Un instant ses yeux se fixèrent sur quelque chose et pendant que tout le monde lui tournait le dos, il déposa délicatement le corps inerte sur le sol froid de la banque et se saisie de l'arme à feu, restée par terre tout ce temps, en se relevant en silence. Son visage n'exprimait plus rien. Les larmes coulaient le long de ses joues, légèrement rosé, se mélangeant au sang que la jeune fille lui avait mit en touchant son visage. Il pointa son arme vers le chef, et comme tous les brigands regardaient dehors pour voir ce que le précédent coup de feu avait créé comme agitation, l'homme tira une première fois, la balle atterrit en pleine tête, tuant d'un coup le chef. Et avant que tous aient put se retourner et tirer, un deuxième était tué, avec plus ou moins de précision dans le tir. En tirant, une faible voix sortie du fond de sa gorge :

" Comme c'est facile... C'est si dur de sauver, et tant facile de tuer..."

Un nouveau coup de feu acheva le dernier ravisseur qui émit quelques supplications pour sa vie. Je détestais ce genre de lâche : ils tuent mais ont peur d'être tué.

" C'est tellement injuste..."

D'un coup, tous les otages se levèrent et se dirigèrent vers la porte, créant une agitation qui n'était pas souhaité pour un homme aussi perdu qu'il était. Il regardait à droite et à gauche, sans comprendre ce qui se passait et commençait à se préparer à se défendre à une éventuelle agression, ne distinguant plus s'il y avait un réel danger. Je me levai, me précipitai en bousculant les gens autour de moi vers l'homme qui semblait désespéré. Me sentant arriver, il braqua l'arme sur moi. Je lui montrais que j'étais désarmé en exposant mes mains. Sa main ne tremblait plus du tout, il arma le chien, prêt à appuyer sur la détente.

" Ni toi ni moi ne souhaitons ça..."

Ma voix était presque étouffée et je du redoubler d’effort pour que ce soit compréhensible. Je le regardais, levant doucement la tête. Je crois qu'il commençait à comprendre la situation dans laquelle il se trouvait. Sa main recommençait à trembler. Avec des gestes lents je me saisis l’arme, la fit pointer par terre, et doucement la retirait d’entre ses doigts. Je ne pus me retenir de soupirer. Il tomba à genoux, l'air plus perdu que jamais. Le temps semblait s'être arrêté et rien du monde extérieur semblait encore l'atteindre. Tandis que que je m'approchais de lui doucement, car je me disais qu'il ne serait pas bon de le laisser seul dans cet état, les quelques personnes qui se chargeaient de la sécurité ici entraient en trombe, beuglant de garder son calme, que le calvaire était finit.

Moi je pensais qu'il ne faisait que commencer réellement. Étant le meurtrier des bandits, l'homme fut amené en prison. Les corps furent ensuite retirés par les croques morts. Je resta attentif pour la jeune fille et veillais à ce qu'ils restent respectueux au moins pour elle. Les autres... Peu m'importait.

Les jours suivants, j'allai voir le shérif de la ville pour demander des nouvelles de son prisonnier. Il n'avait pas décoché un mot depuis, il était difficile de savoir ce qui s'était passé. On l'avait soigné, mais il ne mangeait rien et s'affaiblissait. Très bien, je lui expliquais tout. Quand j'eus finit mon récit, je regardais le shérif et me hasarda :

" Il risque quelque chose ?
- Non, absolument rien. Il a agit sur le désespoir de perdre un être aimé, et qui plus est, il a sauvé tout le monde... Mais je vais t'avouer qu'il m'inquiète pour le moment."

Je hochais la tête. Moi non plus, je ne me serais pas amusé à le laisser seul vagabonder dans cet état. Mais je demanda quand même une faveur au shérif, qu'il m'accorda bien gracieusement.

Quelque jour plus tard, je me tenais devant la prison, attendant. Il sortit, l’air sombre, amaigri de ce séjour, le regard désespérément absent. Je m'approchais de lui et le salua. Je fus honoré qu'il daigne me répondre avec une voix rauque :

" Qu'est-ce que vous me voulez ?"

Je l'examinai et finis par dire lentement :

" Il l'enterre aujourd'hui."

Nous nous rendîmes au cimetière, quelques personnes de la famille de la défunte étaient là, écoutant les psaumes du prêtre. Nous sommes restés en arrière, il n’osait pas aller plus loin. Sans doute la peur d'être confronté à la famille. Fort bien, je restais avec lui.

Quand tous furent partis, malgré une pluie battante, nous nous sommes approchés de la tombe. En la voyant, il s'est mit à pleurer. Enfin, il réalisait. Il réalisait que c'était finit, qu'il ne la verrait plus. Plus jamais. Je suis resté avec lui, laissant entre lui et moi une certaine distance pour veiller à son intimité, mais restant suffisamment proche également.

Ce ne fut que bien plus tard qu'il repris son calme. Il arborait un visage calme et inexpressif, comme il l'arbore aujourd'hui et restait assis près de la tombe. Les mains dans les poches, je le dévisageais et demandai :

" Que vas-tu faire maintenant ?
- Je... J'en sais rien... Je me vois mal revenir aux études que je faisais auparavant. Mais sans la médecine, qu'est-ce que je suis moi ?"

Chacune de ces paroles étaient lourdes de sens et chargées d’une émotion certaine. J'aurais préféré que ce soit dans d'autre circonstance, dans un autre moment, mais je le fis à ce moment là :

" Tu veux travailler avec moi ?"

Il se retourna doucement et m'examina.

" Quoi ?
- Tu ne veux plus travailler en médecins, non ?
- Et... En quoi ça consiste ?
- Tout et rien ! C'est très intéressant, on nous contact, nous donne un travail et selon nos intérêts, on accepte ou pas."

Il examina une seconde ma proposition, les goutte de pluies glissaient sur son visage crasseux dû à la prison, des cernes marquaient ces yeux. Mais il se redressa et lança :

" J’accepte."

Pour dire vrai, je ne sais pas encore bien pourquoi il a accepté. Peut-être parce qu'il n'avait rien de mieux à faire ? Qui sait.

" Je... je voulais te remercier... pour l'autre fois...
- Huum ?"

Il faisait référence au moment où il voulait continuer à tirer, même sur les innocents. Je lui souris juste et commençai à marcher vers la ville, j'entendis ces pas me suivre, c'était mieux comme ça que de rester seul..

" Au fait ! Je m'appelle David !"

Il prit une minute de réflexion, avant de répondre :

" Stern."


De s'être de nouveau plongé dans le passé était un étrange sentiment pour David. Revenu dans les temps présents, il regardait le plafond, l'air pensif, comme s'il avait oublié qu'il y avait quelqu'un au téléphone. Il se balançait sur sa chaise, silencieusement, quand les compliments de sa mère sur sa narration le tirèrent de sa rêverie.

" Écrivain ? Ah non, je ne pense pas quand même... J'aime ce que je fais, tu sais...
Oui, un jour, je te le présenterais en vrai.
D'accord Maman.
Oui, porte-toi bien aussi."

Et enfin il raccrocha. À temps pensait-il, car à peine eut-il finit qu'il entendit quelqu'un se cogner dans la porte et émettre quelques grognements.

" Déjà rentré ?" Lança David

Stern se dressa dans l'encadrement de la porte et émit un simple "hurmf" comme réponse. David sourit simplement, une autre réponse lui aurait parue suspecte.

" T'étais parti faire quoi ?"

Le grand leva simplement un paquet de cigarettes.

" Encore ? C'est quand que tu te décides à arrêter ?
- C'était qui au téléphone ?"

Ah ! Touché, David se raidit d'un coup. Il nota l'étonnante capacité de son compère pour changer la conversation retournant la situation à son avantage. Bredouillant, il répondit simplement

" Ma mère.
-Ah, vraiment ? Et comment va-t-elle ? Hein, mon petit Davidounet..."

David tomba de sa chaise. C'est le misérable surnom que sa mère s'évertuait à lui donner, comment diable était-il au courant?

" Mais ! Comment tu...
- Tu ne te souviens pas qu’elle est venue l’année dernière ? Et elle n'a pas arrêté une seconde..."

Ouiii, ça lui revenait : la colère sourde que Stern essayer de poliment dissimuler face à la vielle Dame, comment elle lui avait interdit de fumer, quand elle lui avait reproché sa négligence vestimentaire, quand elle avait mit à la poubelle son manteau qu'il s'était empressé de récupérer, lui lançant au passage quelque regard noir dans son dos mais également le moment où elle avait essayé de le transformer en homme poli de ce monde, s’amusant à la poupée avec lui en l’habillant et le coiffant…

Ah oui ! Elle s'était bien acharnée sur lui à ce moment... Pas étonnant qu'il ne l'ait pas oubliée, lui.

Stern s'installa dans une chaise, voulant commencer à faire une petite sieste. David le regarda quelques minutes, avant de lancer :

" Pas de boulot maintenant ?
- Non, c'est assez désert...
- En fait, je pense qu'il nous faudrait une secrétaire un jour...
- Ouais, ouais..."

Réaction étonnante venant de lui... Quoi, n'avait-il pas comprit ? Un silence s'installa dans la salle, David restant parfaitement immobile, observant son compagnon. Soudain, Stern se releva d'un coup :

" Une... Une quoi ??" bafouillait-il

Ah tiens ! C'était percuté...

Bienvenue!

Excellente fiche! J'ai adoré!^^
J'ai hâte de te voir à 'oeuvre dans le RP.

Evidemment :



Bon jeu à toi!

Ah merci pour l'acceuil !

Pour David, j'ai remarqué une section pour les PNJ à adopter, je me dépèche de faire une mini fiche. En attandant, ça ne pose pas de probème que je le joue ?

Soit le bienvenue ici et je te souhaite un bon jeu !

Moi aussi, j'ai bien aimé ta fiche, l'été fort interessante... Et je pense pas qu'il y ai de problème pour jouer ton PNJ en attendant qu'un vrai joueur le joue.

(Youhou !! Un autre 3 posts pour la fiche que moi ! J'me sens moins seul... )

Oui, en attendant, tu peux le jouer toi-même, y a aucun soucis.^^

Bienvenue Stern !

Bienvenue et bon jeu parmis nous.

Bienvenue

bienvenue à toi !
au plaisir de te croiser dabns les Schwefels !

Bienvenue !