Retrouvailles (pv)

Alcool… Filles… Alcool… Hommes… Alcool…

N’est ce pas là un programme des plus amusant ? Non ? Pourtant c’est bien dans le fond la véritable nature de toute fête digne de ce nom, d’autant plus si elle se déroule dans les hautes sphères, les gens aisés sont absolument près à tout pour tromper leur ennui, c’est fou. Au sein de ces festivités donc il y avait plusieurs sortes de personnes, en tout premier lieu les jeunes habitués, ceux là se prennent pour les maîtres du monde en pensant dans leurs petits crânes mal dégrossis qu’ils ont la science infuse. Dans un second temps il y a les jeunes arrivants, encore tous naïfs de leurs principes qui ne passeraient pas la soirée. Dans un troisième temps enfin il y avait les éminences grises, ceux qui ne faisaient pas réellement parti de ce monde trop fermé mais qui y étaient indispensable pour l’animer. Vous avez forcément du croiser ce genre de personnage pour un peu que vous fréquentiez le milieu, en général ce sont ceux qui tout en n’ayant l’air de rien mènent le jeu au grand bonheur de la toute première catégorie évoqué et pour former l’expérience de la deuxième. Ce qu’on peut dire de la troisième catégorie, c’est qu’elle n’a pas vraiment de frein dans ses idées, profitant allégrement de l’ennui des uns et de la naïveté des autres pour satisfaire leur imagination ou/et besoins.

Cette nuit là avait lieu un anniversaire des plus conséquent, celui d’une des petites filles entrant dans la vingtaine et ayant des parents sachant manier les gros chiffres. Qu’à cela ne tienne la gamine avait exigé une fête qui rassemblerait tout son « petit » monde autours d’elle, sans qu’il n’y ait de contraintes déplacées… Quand on a vingt ans, on estime toujours que ce n’est pas maintenant que la morale va remplir sa garde robe et surtout pas le monopole de ses priorités. Le quartier haut avait donc en partie sombré dans l’ivresse d’un bal masqué, comme on les voyait dans les temps des rois. Tout était au mieux comme l’avait voulu l’enfant et ses invités s’amusaient comme il se doit… C'est-à-dire à colporter, à trop boire et plus si affinités. Dans ce contexte, pas étonnant qu’un OGC aux allures fauves et aux yeux et cheveux aussi pâles que la lune ait trouvé sa place, d’autant qu’ivre, l’animal devenait amusant. C’était du moins la vision d’un groupe de péronnelles et dans un sens, elles n’avaient pas tort.
Moroh avait très vite trouvé sa place parmi la majorité écrasante d’humains présents, il savait se mettre en valeur et s’était laisser prendre au jeu de quatre filles délurées, sachant que trop bien ce qui allait s’en suivre et s’en sentant d’humeur. Auparavant il avait fallu faire semblant d’être une bête inoffensive, se laisser enivrer et s’évaporer dans l’éther pour mieux laisser penser qu’elles avaient le jeu en main.
Le résultat était que l’hybride accusait des mélanges et vapeurs démoniaques et se laissait balader titubant dans un des couloirs de l’hôtel privé où avait lieu la fête.

« Regardes comment il est ! » déclarait la première avec une mine un peu angoissée.
« Je vois bien ne t’en fait pas, il a du potentiel hein ! » répondit celle qui entraînait Moroh par le bras.
« Oui… Enfin je voulais dire, il tient presque plus debout là. »
« C’est parfait. C’est qu’on voulait non. » lança la troisième qui était un peu en arrière du groupe.
« Hey ! Psss ! J’ai trouvé une chambre ! »

La dernière réplique était à attribuer à la quatrième qui depuis le début était à la tête du cortège et ouvrait les portes à la recherche d’un endroit idéal. Moroh se sentait vague, comme tout être passablement éméché, ses sens étaient plus qu’engourdit à ce stade aussi ne perçut-il que vaguement lorsqu’il fut poussé jusque dans une chaise longue de style baroque. Sa seule pensée fut à cet instant de se dire qu’il aurait dut enlever son loup qui lui couvrait le haut du visage et qui, maintenant que son visage était enfoncé dans un coussin, lui faisait mal. Il se mit à genoux sur le fauteuil et le releva comme un bandeau lentement en fronçant les sourcils. Pendant ce temps la jeunesse féminine et jacassante commentait allégrement leur réussite dans la chasse à l’homme… Enfin à l’OGC pour le coup, relevant en même temps le goût du propriétaire en ce qui concerne d’avantage un boudoir rococo q’une chambre.

« Regardes ces rideaux ! C’est moche sérieux… Elle n’a pas tant que ça le sens de l’esthétique Rebecca Von Friedrich. »
« Peu importe, nous on l’a. »

C’était celle qui avait fermé la marche qui déclara cela en s’approchant de Moroh et avant de le pousser sans ménagement sur le dos. Le regard froid de l’hybride se posa sur ses quatre bourreaux sans exprimer une émotion particulière. Maintenant qu’il constatait jusqu’où l’alcool l’avait porté, il eut la réflexion intérieure et un peu tardive que, en fin de compte, il aurait préféré un homme ce soir… Quand on commence à avoir des regrets, c’est que la descente commence aussi…

*Damned…*

C’est à peu près à ce moment là qu’une odeur doucereuse flatta l’odorat de Moroh, celle du sang encore tout chaud. Il regarda plus attentivement les filles qui lui avaient déjà retiré ses bottes de cuirs, se demandant si l’une d’entre elles n’était tout bonnement pas dans sa période. L’idée lui fit venir une grimace partagée qui dévoila ses crocs aigus, soulevant par là quelques réactions.

« Hiii ! Il ressemble plus à une bête qu’à un humain ! C’est dégoûtant ! »
« Ah… Sous cet angle moi je veux bien être zoophile. »
« Oh ! »

Heureusement pour la première pimbêche qu’il se sentait trop engourdit pour lui en coller une, Moroh avait tout bonnement horreur qu’on se réfère à ses attributs animal. Seulement en plus de cela, l’odeur du sang devenait de plus en plus forte et c’était si particulier à une blessure toute fraîche qu’il en salivait sans même s’en rendre compte. La plus entreprenante l’embrassa alors, pas prude pour un sou elle lui enleva son haut en même temps. L’hybride toujours évaporé malgré tout répondit un peu brutalement, déchirant une partie de sa robe en ayant tiré trop fort sur une bretelle.
Tout s’annonçait dès lors pour le mieux quand de façon soudaine toute caresse cessa. Encore bien trop prisonnier des brumes de l’éther, Moroh ne pu que se rasseoir en fronçant les sourcils, son masque à moitié retombé sur son minois alors que les filles s’agitaient dans un brouhaha confus et passablement strident. Le regard toujours aussi flou, il plissa les yeux en direction de la porte où elles se précipitaient avant de disparaître pour de bon. L’OGC resta dubitatif… Il n’avait même pas commencé à en mordre une ! C’est donc plongé dans une profonde perplexité qu’il distingua une silhouette s’avancer dans la pénombre sur son côté…

*Hein… Y’avait même une cinquième ?*

L’odeur du sang se fit plus intense à mesure que « ça » avançait, Moroh plissa encore d’avantage les yeux devinant une blonde dans le tableau impressionniste qu’était devenue la réalité. La créature qui était proche désormais mais non moins floue tendit alors le bras et se saisit du milieu du masque de l’hybride, étirant les élastiques des attaches au maximum avant de le lâcher. Le loup claqua au visage de Moroh de façon si vive et inattendue qu’il lui arracha un cri en même temps qu’un sursaut. Cela eut l’effet saisissant de le dégrisé en partie. Il le retira tout aussi vivement en le jetant avant de porter ses mains au haut de son visage rougit. Il grognait comme un diable à l’encontre de la perfide, s’apprêtant à lui faire payer son outrecuidance mais quand il porta son regard, cette fois plus net sur l’agresseur, ses yeux incolores ne purent que s’agrandir de surprise avant qu'il ne lache une exclamation impromptue,

« Name of God ! »

Danaens , en bon marquis qu'il était ne manquait jamais de se faire inviter dans toutes ces petites recéptions qui animaient Hochstadt à la tombée de la nuit , heure à laquelle sortaient loups , vampires et jeunes délurés en mal de sensations ...

La sauterie du soir battait son plein et notre homme s'était , à follatrer en quête de gibier , laissé entrainer par quelques jeunes damoiseaux à l'esthetique intéressante et aux veines prometeuses ....
Il avait faim , soif de sang et ivre des parfums sucrés des patisseries sous lesquels croulaient les plats en cristal dont les guéridons étaient chargés ...
La nuit s'annonçait fort agréable et sous son masque recouvert d'un satin pourpre assorti à la veste qu'il portait ce soir , Danaens sut qu'il allait s'amuser ....

Il se pencha à l'oreille du plus proche , une jeune homme à la peau pâle dont les veines palpitantes étaient un appel au viol et , en effleurant sa nuque des suaves paroles dont il savait user , il lui fit comprendre qu'un boudoir serait plus approprié pour continuer delicieusement la soirée .
Le frétillant freluquet acquiesa sous son masque bleu et argent et transmis le message à six de ses compatriotes dont l'un , à y bien regarder , s'avéra rapidement être une femme à la pulpeuse beauté , et un autre , une enfant dont les 16 ans laissaient présager un besoin de découvrir d'immoraux secrets .
L'on se dirigea en riant vers un couloir , les portes entrouvertes laissant paraître des scènes analogues à celle qui était sur le point de se dérouler ... ou presque !

Aimant pimenter le jeu , le mince garçon qui se trouvait à droite du marquis proposa une partie de cache-cache dont la récompense serait que le trouvé devrait se plier aux exigences ... du trouveur ...

Un sourire carnassier apparut sur les fines lèvres du chasseur qui savait à quel point un jeune noble peut être rendu entreprenant par l'ennui que lui causait une trop grande habitudes des recéptions bourgeoises .

" - Mais ... comme c'est charmant ... J'adore jouer au loup ... "

On s'éparpilla et chacun partit en chasse après avoir qu'on lui eut bandé un foulard sur le masque . Est il besoin de préciser que les eventuelles exigences que chacun ferait subir à son trouvé différaient selon les esprits ?
Celles de Danaens étaient claires et c'est l'esprit souriant qu'il se dirigea à tâtons vers la porte la plus proche ...

" Youuuulalilalouuuu ! Où etes vous donc passés , petits fouuus que vous êêêêêtes ?!! huhuhuhuh !
Wouh ! comme tout cela est folichon ... Decidemment ... je raffoooooolle de ce genre de soirées ... "

... tourna la poignée de sa main gantée de noir ...

... poussa la porte d'un index léger ....

et inspira ....

Il entendait rires et chuchotis , soupirs et désirs , rien de bien anormal ni de difficile à interpreter ; il se trouvait dans un petit salon et cinq , six personnes au plus , se rendaient ... diverses politesses ...

Il sourit , sachant que les présents pourraient servir d'en cas pour se mettre en bouche et ... se figea . Un parfum familier . Habituel . Qui ne se cofondait pas .

* - Moroh ?! Ciel et diantre ! Ainsi le frippon est à la fête quand il devrait travailler pour moi ?!
Ah le maroufle ! Il n'est guère étonnant qu'il ne soit toujours pas revenu ... Doubledieu ! je fais serment céans qu'il payeras pour cette insolence ! *

Soulevant un coin du foulard qui lui couvrait le masque , il repéra prestement la disposition des présents et saisi celle qui était la plus proche , la saignant doucemment sous couvert d'un profond baiser dans le coup . Tout à ses soupirs , la jeune fille rendit le dernier sans même s'en rendre compte . Il en alla de même avec la deuxième avant que les deux restantes ne se rendent compte que décidemment , leurs amies étaient bien peu éloquentes !
S'ensuivirent les habituels cris de terreur si coutumier des humains mis en présence de sang .

* Cela coule pourtant dans tout leur corps ... quel mal y a t'il à ce qu'il passe dans le mien ? Je les honore de mes baisers , ils ne peuvent se plaindre d'une mort ingrate ! *

Cette fois , la morsure d'acier qui mit terme à la si pathétique existence des deux jeunes enfarinées fut celle d'une lame à la danse mortelle ...
Le silence retomba dans le boudoir , si tant est que puisse être qualifié de silence un calme ensanglanté sur lointain fond sonore de rires , cris et autres bruits festifs , jouissifs et plein de choses en " ifs " ....

Remontant son masque , le vampire s'approcha de son désobéissant subordonné , lequel semblait en plein flou artistique du haut de son fauteuil à dorures et volutes ...
En se faisant la réflexion que , décidément , le violet conférait au doré un aspect un brin chargé , Danaens , une moue de reproche serrant ses fines lèvres , se pencha sur l'OGC , pinça son masque entre pouce et majeur , petit doigt magistralement élevé , tira au maximum sur l'élastique [ * test d'élasticité : OK * ] ... et lâcha , l'envoyant claquer au visage du porteur de masque dont le flou n'avait à présent d'artistique que l'esthétique irréprochable de celui qui lui faisait face ....

" Name of God ! "

Pinçant un peu plus les lèvres , Alphonse François Donatien , marquis de Sade , prit le temps d'ôter son gant de soie [ doigt de fer mais ... paume de velours.... ® ] , en tirant sur chaque doigt d'un coup sec ... avant de s'en servir pour décocher une gifle magistrale au blasphémateur .

" On ne jure pas au Nom de Dieu !!! Aha !! tu sera feeeeendu !!! "

Le feu des retrouvailles se signala donc à travers un soufflet digne de ce nom. Si Moroh était encore grisé par les dernières vapeurs d'ether le gant de Danaens dans sa joue eut l'effet de chasser ses dernières et vagues sensations pour reprendre pied dans une réalité qui s'annonçait catastrophique ou magnifique selon le point de vue. L'OGC ne pouvait que constater à quel point son maître avait pris l'expression du gentleman contrarié. Cela lui arrivait de temps à autre lorsque quelque chose ou quelqu'un ne semblait pas agir selon ses projets et Dieu sait à quel point le Marquis avait à coeur l'accomplissement des dits projets.
Le rouge aux joues mêlant honte et douleur, Moroh se tassa dans la méridienne comme si ce fut justement Dieu le père en personne qui lui eut infligé la correction. Les yeux incolores du malheureux s'étaient plissés, gage d'une certaine colère et sa bouche entrouverte de surprise laissait paraitre une moue un peu boudeuse. Cette petite révolte visuelle ne dura pas, l'hybide eut tôt fait de stopper lui même son conportement rebel en adoptant immédiatement après une attitude contrie, reprenant des faux airs de jeune premier qui soit dit en passant ne trompaient personne et surtout pas Danaens.

"Mon Marquis... Vous ici, je vous croyais à... Bilvesés que cela, je suis tout en joie de vous retrouver." minauda-t-il toujours pour paraitre le plus désolé qu'il soit.

Il songeait cependant à la situation dans laquelle il avait été pris... Pas très glorieuses pour argumenter un zèle au travail mais l'hybride était habile et des arguments, il en avait d'autres qui, du moins il l'espérait, satisferaient son maître. Jettant un vague regard circulaire sur la gente féminine au tapis et vidée en bonne partie de son sang, Moroh haussa un sourcil interloqué en même temps que navré, les péronelles avaient eut un destin singulièrement plat, elles avaient servit de défouloir à un vampire offensé avant même d'avoir pu se défouler elles mêmes sur un OGC à moitié dénudé, dommage pour elles. Moroh quant à lui trouverait consolation ailleurs.
Peut être pas en la personne d'Alphonse Donation François de Sade car là... Tout de suite... Celui ci attendait des justifications à la hauteur de sa réputations de débauché, c'est tout dire le défi qui attendait Moroh.

"Vous me voyez sincèrement navré de la déconvenue dans laquelle vous me trouvez. Mais soyez rassuré mon ami, si cette soirée allait déraper il n'en fut pas le cas pour d'autres et durant le temps où vous m'aviez envoyé dans cette cité j'ai pu prendre contact avec les personnes qui y sont influentes. Ces... petits jeux quant à eux sont sans conséquences, vous même l'affirmer toujours."

A présent affalé dans le fauteuil car s'étant peu à peu détendu face à Danaens, Moroh esquissa un sourire entendu qui se voulait complice avec son maître, c'était sa meilleur arme pour se faire pardonner ses petites incartades, à savoir son charme. Le maître en question pouvait s'en mordre les doigts mais à ce niveau là, il avait sans aucun doute trop bien appris à son élève qui ne se génait pas pour en user sur le vampire, utilisant ses propres mimiques à son encontre. Le regard déluré qu'il finit par arborer acheva de trahir son esprit porté sur la truculente personne du noble Sade, restait à savoir comment le supérieur hiérarchique réagirait.

"Vous m'avez manquez mon Marquis." lança alors le vil dandy.